Affichage des articles dont le libellé est C. Wool. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est C. Wool. Afficher tous les articles

mercredi 9 mai 2012

Abstraction et Art Déco

Christopher Wool - Musée d'Art Moderne de Paris

  Sans titre, 2010 Encre pour sérigraphie et peinture à l’émail sur papier    Christopher Wool



Voilà une exposition qui est très belle, très élégante. Les oeuvres, de très grand format, sont harmonieusement réparties, dans des gammes chromatiques assez minimalistes, c' est très chic, j' irai même jusqu'à dire que c'est beau, comme le tableau ci-dessus. (sérigraphie sur papier, avec des ajouts de peinture ) Ce qui est assez amusant, c'est que les spectateurs, qui généralement regardent de loin tous les "grands formats" classiques (  et qui ne savent pas ce qu'ils perdent, parce que la touche de Véronèse ou de Rubens de près, c'est quelque chose ! ) après un coup d'oeil général, regardent cela de très près...pour voir un peu comment c'est fait.
          
          Et en effet, une fois apprécié l'effet global,  quoi d'autre à se mettre sous la dent...? Sur une de ces gigantesques toiles, Wool (peut-être pas lui, d'ailleurs..) s'est "amusé" à repeindre TOUS les "petits ronds de l'impression sérigraphique !
          Je pense à l'ennui mortel de cette tâche, bien pire que de faire des ciels dans l'atelier d'un maître !
Mais l'effet est très joli.

       Un grand mur blanc avec trois énormes "gestes", un rose, un noir, un orange, plus une composition noire plus dense, c'est très décoratif.


Je me demande pourquoi personne ne parle jamais de l'aspect décoratif de la peinture abstraite actuelle, qui me semble rejoindre en cela la fresque avec vases Médicis fleuris du 19ème siècle, ou le trompe-l'oeil dans l'escalier...une forme d'académisme, en somme. Voilà qui ferait très joli dans mon loft...

       Mais pour l'émotion que suscite la peinture....tintin !!! Il y a le plaisir visuel, en effet ; mais (n' )est-ce ( que ) cela, " l'essence-même de la peinture " (ça, ça me rappelle certain examen d'esthétique, où j'avais réussi l'exploit de pondre 6 pages sur un peintre dont je n'avais jamais VU une seule oeuvre, en usant et abusant de cette formule magique, et obtenu une note avec mention !!), comme je l'ai lu dans une critique de cette exposition ?

    "Otez la couleur, enlevez le geste et plus tard, vous pouvez le réintroduire. Mais il est plus facile de définir les choses par ce qu'elles ne sont pas que par ce qu'elles sont ". Voilà ce que dit Christopher Wool. Il a sûrement raison....

                  Mais enfin, comme j'ai encore "faim" de peinture, je vais faire un tour dans la collaction permanente du Musée.