samedi 6 février 2016

Egon et Léopold , sur un pas espagnol

Le portail de la Hofburg              photo Solvej

Mercredi : Spanische Hofreitschule, Österreichische Nationalbibliothek, Leopold Museum



           La Spanische Hofreitschule, qui égale en réputation le Cadre Noir de Saumur, est une attraction TRES prisée par les touristes, mais comment quitter Vienne sans avoir vu le fameux " pas espagnol " ?  Aussi, nous faisons bravement la queue en ce dernier matin. Le spectacle est assez pauvre ( il faut vraiment adorer les chevaux ! ) mais l'endroit est impressionnant.

Juste à deux pas se trouve la Bibliothèque Nationale, un trésor baroque assez prisé lui aussi. Lorsqu'on pénètre dans cet antre extraordinaire, on est saisi dès l'abord par un parfum indescriptible, vieux papiers, poussière, cire...envoûtant !
Ce paradis du bibliophile vaut le détour, des vitrines exposent des chefs-d'oeuvres enluminés, on passerait des heures à les admirer tous un à un.


Enluminures           photo Solvej

Plus d'enluminures           photo Solvej

Dans la Bibliothèque        photo Solvej


















     















Après cette parenthèse équestre et littéraire, retour à la peinture. Dans le Museum Quartier, un projet très ambitieux ( à l'intérieur d'une ancienne et très belle caserne, en face du KHM, a été créé tout un centre d'art contemporain, musées, vitrines ( hum...une fois de plus, on se demande si c'est " en travaux" ou si c'est l'oeuvre...) cafés arty et toutes sortes de choses, qui sont certainement plus animées aux beaux jours.
Au milieu de ça, un grand cube blanc, c'est le Leopold Museum.  Ce musée, comme l'Albertina, me séduit d'emblée par ses dimensions confortables, ses grands  murs colorés qui magnifient une ou deux oeuvres, au maximum.

Ici Klimt est en majesté, il y a un  grand  " patchwork " mais je ne sais plus lequel , ( death  and life 1915 ) et trois superbes carrés...qui me font regretter..., mais je l'ai déjà dit.




Gustav Klimt         Le grand peuplier II   1902/3

Gustav Klimt         Lac Attersee  1900

Gustav Klimt         Un matin à l'étang 1899



Et je le redis encore, ce qui est frappant dans ces paysages, en dehors de la composition très "glamour" et du format carré qui leur confèrent un modernisme de bon aloi ( d'où leur succès, il faut voir tous les produits dérivés dans l'immense "Museum-shop" ) c'est  la sensibilité de la touche, impressionniste, peut-être, mais si juste aussi, tout en étant très " décorative" ( le lac Attersee ) que je trouve magnifique.

Mais c'est pas le tout, ce Leopold était le plus grand collectionneur de Schiele, donc la place d'honneur, c'est pour lui. On lira en écrasant une larme le récit de sa vie ( et surtout de sa fin ) tragique, évidemment disparaître à 28 ans ça fait de vous un auteur culte.  Mais aussi, après avoir vraiment laissé une oeuvre, c'est incontestable. Je circule au milieu de tous ces tableaux qui se ressemblent beaucoup, en me demandant comment il aurait évolué s'il n'était pas mort...



Egon Schiele      Soleil couchant   1913

Anton Kolig                Paysage d'hiver avec soleil couchant 1917
photo Solvej  ( désolée, je n'en ai pas trouvé de meilleure !)






















Ses premieres oeuvres démontrent déjà cette maîtrise graphique incroyable, ça s'appelle le talent, peut-être même le génie ( du dessin) que je n'enlèverai pas à ce pauvre Egon. Mais pour moi, la peinture, ce sera toujours davantage du côté de gens comme  Anton Kolig, par exemple, et son soleil couchant, c'est mon coup de coeur du Leopold.
Ce qui est amusant, c'est qu'au dernier étage, une immense baie vitrée toute hauteur entre deux murs donne l'illusion d'être un tableau : "coucher de soleil sur Vienne". C'est le plus beau !


Terminons avec un Schiele parfait :




Egon Schiele             Edith en robe rayée, assise   1915













Egon Schiele             Autoportrait au physalis  1912



                                et le dernier clin d'oeil de cet artiste singulier, unique.





Voilà, Vienne, c'est fini. Auf wiedersehen, ou plutôt, en pur viennois : " pfiat gott ! "


Combien pour ce chien, dans la vitrine ?            photo Solvej








vendredi 5 février 2016

J'ai deux amours ... la la la...

Titien  Jeune femme à la fourrure  ca 1535

Rubens  La petite pelisse ( Hélène Fourment) 
( détail) 1636/38


 






 








Mardi : KunstHistorischesMuseum, Kunsthaus Wien







... On le sait, Rubens et Titien. Enfin, deux GRANDS amours, parce que j'en ai aussi plein d'autres. C'est dire si le KunsHistorischesMuseum, vulgairement appelé KHM, va me combler . A gauche, peinture "hollandaise-flamande", à droite peinture italienne. A gauche, la ravissante Hélène Fourment et sa petite pelisse, à droite la sublime inconnue à la fourrure: match nul. Et s'il n'y avait qu'elles deux ...mais le KHM est grand comme le Louvre, et tout aussi riche. Et en plus, il propose au visiteur exténué,  dans chaque salle,  de voluptueux canapés de velours bleu dont nous userons largement.
Nous commençons par la gauche, le " Nord". La salle Brueghel ( dont le KHM possède la plus grande collection au monde ) est le premier éblouissement. Je me perds dans les lointains du célèbre "Chasseurs dans la neige ",  j'adore la subtile harmonie du " Gloomy day" ( jour sombre ? ça le fait moins, je trouve ), je suis époustouflée par " La conversion de Paul", quelle extraordinaire composition, qui amène l'oeil juste sur la minuscule tache bleue du manteau de l'apôtre à terre.




Pieter Brueghel l'Ancien          La journée sombre  1565



Pieter Brueghel l'Ancien       La conversion de Paul     1567


Pieter Brueghel l'Ancien   La conversion de Paul
( détail )



La photo ne rend pas vraiment justice à la grande subtilité des couleurs, surtout la grande, le détail est plus juste. Mais quelle grande idée d'avoir installé un premier plan " important " ( le cavalier jaune) et d'avoir attiré l'attention sur le sujet ( Paul ) rien que par la composition et la couleur ! Génial .


On continue dans le génie ( mais je n'aurai bientôt plus aucun superlatif en magasin ! ) avec
" L'atelier du peintre", de Vermeer, quasiment aussi prenant que La vue de Delft. Pas de mur jaune, mais ces rayures noires...




Vermeer      L'atelier du peintre  ca 1666/68



Je ne voudrais pas oublier une belle de Van Dyck, qui me ravit



Anton Van Dyck     Portrait de jeune femme  1630



Et puis le voilà, le Maître, en plus ils ont eu la bonne idée de le laisser à côté de sa bien-aimée, le maître vieillissant  ( cet autoportrait date d'un an avant sa mort ) portant beau toujours, et ébloui, fou de la lumineuse beauté de sa jeune épouse...Je ne vais pas les séparer !




Rubens  La petite pelisse ( Hélène Fourment) 1636/38

Rubens          Autoportrait ca 1638/40






























On se perd dans cette chair éblouissante, ce doit être un des tableaux les jouissifs du monde, et on comprend pourquoi Rubens a légèrement triché sur la longueur du bras gauche, il voulait absolument traiter en gloire ce ventre chéri...Une vraie splendeur !



Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ...



Rubens        L'enfant Jésus avec Jean-Baptiste et deux anges  ca 1615/20



Retrouvons notre sérieux : l'admirable " Déploration du Christ ", les grandes compositions ( les fleuves, les miracles de St Ignace ( avec les modellos de la main de Rubens ) l'exquise Ste famille sous un pommier, etc..) je suis au paradis !




 Rubens        La déploration du Christ ca 1615



Bon, on a bien compris que TOUS les grands de la peinture du Nord étaient représentés dans les collections des Habsbourg, évidemment, j'allais oublier Rembrandt, Ruysdaël, Cranach, Dürer, Avercamp et, et tous les autres moins connus, aller, une petite halte, justement il y a une cafet' juste au milieu, dans une somptueuse rotonde, ouf !

         Une bière et une saucisse plus tard, on attaque l' Italie, non sans avoir jeté un oeil aux fresques de ...Klimt,   y avait longtemps. C'est loin ( il y a des jumelles ! )et pas très beau. ( mais ça fait riche ! ) Honneur au premier des premiers, Tiziano le grand, l'unique.


Titien         Il bravo ca 1520

Titien          Lucrèce et Lucius 
Tarquinius Collatinus        ca 1515








Le premier portrait qui retient mon attention, c'est le merveilleux " Bravo", ce mouvement, que l'on retrouve d'ailleurs un peu plus loin, dans  le " Lucrèce et Lucius Tarquinius", quel effet !
Mais peut-on vraiment ajouter des mots...est-ce utile ?



Titien          Portrait de Johann Friedrich de Saxe  1550/1


Et la composition grandiose du portrait de  J.F. de Saxe....Et les magnifiques Madonnes...



Titien           Madonne des bohémiens   ca 1510

Titien           Madonne aux cerises   ca 1516/18



Un enchantement. Notre préféré, je crois :




Titien             Le Christ et la femme adultère   1512/30 



Ce qui se passe dans ce tableau me laisse un long temps rêveuse devant...
Mais il faut continuer,  il y en a tant et tant, de Veronese  en Palma il vecchio, de Corregio en Lotto,  de Giorgione en Bellini ( mais la Suzanne de Tintoret, niet ? déplacement ? ) aussi une somptueuse salle Velasquez sur fond rose assorti  aux robes des infantes, aussi deux-trois peintures françaises, tiens, notre né-natif de Carpentras, Joseph Siffrein Duplessis, et enfin bien sûr le cher Caravage...





Palma il Vecchio       Jeune femme de profil ca 1512

Titien           Violante  1510/15


















Giovanni Bellini       Jeune femme à sa toilette (détail) 1515

Veronese             Lucrèce ( détail)  1580/3





























                   Concluons avec ces quatre belles vraiment belles cette visite si riche qu' elle nous laisse  dans les yeux un indéniable éblouissement,  mais aussi dans la tête ...une confusion certaine ! Il va falloir faire le tri. 

Pour nous changer les idées, nous prenons le tram ( qui nous donnera un bon aperçu  de la belle cité de Vienne) pour aller dans les fins fonds voir la maison-musée Hundertwasser, " KunstMuseum" Wien. Ce n'était peut-être pas une bonne idée, mon mari est resté à Titien et apprécie mollement les centaines de petits tableaux colorés qui se ressemblent tous un peu, il faut dire. Quant à moi, après l'épreuve KHM, je ne suis pas d'accord avec sa théorie du " sol pas plat", c'est un cauchemar pour les pieds  fatigués !



Kunsthaus Wien           photo Solvej

Friedrich Undertwasser          Le grand chemin 1955






















               

               Et je ne parlerai pas de l'exposition d' Eêêuvres dernier-cri à l'étage supérieur...

Mais enfin, j'aime bien cette " maison du Fada" locale, il en faut des imaginatifs dans son genre...




Friedrich Undertwasser     Immeuble écologique
« Je suis impatient
De devenir humus moi même
Enterré nu sans cercueil
Sous un hêtre planté par moi
Sur ma terre de Ao Tea Roa
La mise en terre devra se faire sans cercueil,
Enveloppé dans un suaire, dans une couche de terre
D’au moins 60 centimètres d’épaisseur.
Un arbre devra être planté sur la tombe
Afin de garantir que le défunt vivra
Symboliquement et réellement.
Une personne décédée est sujette à la réincarnation sous la forme
Par exemple d’un arbre qui pousse sur
Lui et à travers lui. Le résultat serait
Une forêt sacrée de morts-vivants.
Un Jardin de la mort joyeuse. »

                                                                F.Undertwasser

















mardi 2 février 2016

Sissi face à son destin






Georg Raab   L'impératrice Elisabeth en Reine de Hongrie  1867

Lundi :  Hofburg, Albertina




Lundi matin, gros morceau : la Hofburg. Impressionnant dès l'entrée, le palais de Sissi et son cher Franz regorge de richesses, à tel point qu'on se sent rapidement au bord de la nausée, comme si on avait ingurgité dix portions de Sacher-torte ! Des tonnes d'argenterie, des kilomètres de vitrines remplies de porcelaines plus sublimes les unes que les autres, ah on savait recevoir, à la Hofburg ! Il y en a tant que l'on se lasse rapidement de s'extasier. Les appartements royaux, c'est un peu plus intéressant, surtout les pièces de l'impératrice, avec tout son petit matériel de gymnastique. Ensuite, on pénètre dans un espace presque entièrement noir ( et oui, la pauvre femme en a bavé, on le sait ) merci la muséographie chic, on ne voit rien, ( les explications en gris sur le noir...) en plus, on est loin d'être tous seuls, bref, au bout d'une heure on en a assez...Quelques robes et quelques jolis portraits, et voilà. Finalement le " gros morceau " a été vite avalé. Et si on allait voir la Bibliothèque ? Lundi, c'est fermé, tant pis.
Nous allons donc à l'Albertina, juste à côté.



"De Monet à Picasso", c'est une exposition permanente. Dès l'entrée, je suis emballée par ce musée, les murs sont élégamment bleu-gris ( sauf celui des "fauves" qui est mauve ), il n'y a que quelques tableaux par mur, c'est grand, aéré, beau. Et quelle collection ! 




Monet     Vue de Vétheuil  1881



D'emblée, ce superbe Monet me séduit, raffinement des couleurs, de la touche, subtilité des différents plans...accompagné du ravissant " maison dans les roses" de 1925, tout le génie du maître de Giverny me comble. Un somptueux faisan de Soutine, et un peu plus loin, un autre somptueux faisan...de Picasso !

Picasso     Le faisan 1938

Soutine    Le faisan 1924







































La dernière salle, celle des Picasso, est purement fascinante : quel type, ce Picasso !


Il y a un choix très complet de toutes ses " périodes", et lorsqu'on contemple cette créativité foisonnante, on ne peut nier que s'il y eut beaucoup de peintres au XXème siècle, Picasso restera certainement le premier. Deux tableaux d'Emil Nolde, ( ce peintre allemand à Berlin et danois à Copenhague) magnifiquement mis en valeur sur ces fonds gris-bleu, me ravissent:



Emil Nolde     Jardin avec fleurs d'automne   1934

Emil Nolde        Nuit au clair de lune  1914



J'ai du mal à expliquer la magie de cette nuit au clair de lune, la photo ne lui rend pas vraiment justice, c'est tellement troublant et simple à la fois, intraduisible...Un peu plus loin, mon oeil est attiré par une toute petite toile, si jolie, si fascinante, je m'en voudrais de l'oublier, même si après ces grands maîtres, elle semble un peu anodine. Elle dégage néanmoins un charme indéniable.



Marianne von Werefkin     Stormy night 1915/17


Donc, ce musée est passionnant, somptueux, mais nous n'en avons pas fini : à l'étage en-dessous, une formidable exposition " Love, death and loneliness" présente peut-être l'intégralité de l'oeuvre gravé de Munch ( et lui, c'est un de mes chouchous ). On va bien rester au moins une heure, même si on les a déjà vus, pour la plupart, du bouleversant "enfant malade" à la fascinante "Madonna ", de l'incontournable "cri" aux enfants sur le pont, vampires,angoisse et autre mélancolie, sans oublier bien sûr ses merveilleux autoportraits. J'ai une grande tendresse pour ces amants sur la plage, je ne sais pas, ce doit être l'atavisme, je sens l'odeur  de la mer du Nord...




Edvard Munch     Two human beings, the lonely ones 1899

Edvard Munch       Toward the forest 1915




Mais il y a encore une autre exposition ! " Lyonel Feininger et Alfred Kubin ". Le premier ne me dit carrément rien, le second...euh, vague souvenir. Non, décidément, après Munch, ce n'est pas possible. On parcourt ça au pas de course...C'est sans doute dommage, mais trop de dessin tue le dessin.


Et on n'a pas fini, car l'Albertina est aussi un palais, on  a failli l'oublier dans toute cette peinture plutôt moderne, et les salles " Habsbourg" et le ravissant cabinet doré ne manquent pas d'attraits.
Et puis surtout, à la fin, un petit florilège des trésors que conserve l'Albertina, des dessins de Raphael, oh ! Leonard, Michelange, ah !,  Rubens, aaaaaahhh !! et Durer, avec sa grosse touffe d'herbe, fff...





Albrecht Dürer     Das Grosse Rasenstück 




                                  J'adore ce dessin, c'est tellement rien...et tellement tout !


































Sang Viennois

Belvédère, matin d'hiver        photo Solvej




Vienne du 26 au 31/12/2015                   Dimanche : Belvedere Palace, Karlskirke, Wien Museum



             Si un jour vous allez à Vienne, commencez par le Belvédère ! Ce ravissant palais , en effet, ne peux que vous combler. Et puis nous sommes à Vienne, et Vienne, n'est-ce pas, c'est la patrie de Gustav Klimt , et c'est ici, au Belvédère, que je le découvre. J'avoue que j'avais un gros à priori, trop de baiser , trop de dorures, trop de coques de téléphones portables, trop de parapluies, trop de produits dérivés , tout et n'importe quoi, une impression de déjà vu mille fois ( et puis, ce style Sécession dont j'ai déjà été gavée à Budapest, que je déteste en plus ) mais le palais lui-même, déjà, me ravit. ( et il est entièrement XVIIIè, à la française, ça , j'adore )
Donc, en majesté, le fameux baiser, sur un mur noir ( et dans une charmante  et claire rotonde adjacente, une repro pour faire des selfies ! on ne résiste pas...) J'avoue que ça en jette un peu. Mais ce qui me séduit absolument, c'est le sublime portrait de Sonja Knips, ah ! le vaporeux de la mousseline rose...une merveille !



Gustav Klimt        Portrait de Sonja Knips 1898


Et la composition, et cet intense fond qui n'est pas tout à fait noir, rien à dire. Il y a aussi quelques uns de ces paysages "carrés" , si séduisants , et un délicieux verger avec des poules, je commence à réviser mon jugement sur Klimt.


Gustav Klimt    Après la pluie 
( Jardin avec poules à St Agatha ) 1898






 Sur l'autre gloire locale, Egon Schiele, on verra plus tard.Au même étage que Klimt, il y a quantité de tableaux de cette époque, certains assez fascinants ( la mer d'un certain Ludwig von Hofmann, un très beau Segantini) et celui-ci, irrésistible :



Wilhelm Trübner        César au Rubicon 1878
                                                                 
                                         Surtout le titre !


Dans les autres étages de cet exquis palais, une salle entière des horribles statues de Messerschmidt, je fuis, et de quoi, une fois de plus, être fiers d'être français :



Eugène Delacroix   Fleurs

  Corot Madame Legois 1838

Courbet  L'homme blessé ( 2è version )

Monet Sentier dans le jardin de Giverny 1902

J.F.Millet  La plaine de Chailly avec charrue 1862


La délicieuse collection " Biedermeier" en plus, c'est déjà morts que nous nous restaurons dans l'exquis café, pour ensuite traverser le superbe jardin de Dominique Girard,  élève de Le Nôtre, et attaquer le Belvédère " bas", et son exposition " Les femmes de Klimt, Schiele et Kokoschka".

Finalement, j'en veux terriblement à Klimt...Comment a t'il pu gâcher ce magnifique talent en se lançant dans cette entreprise forcenée de décoration, de bonnes femmes serpentant entre des rivières de couleurs pimpantes et des flots de petits carrés multicolores, sur fond icône grecque ? Au lieu de continuer ses portraits sublimes, il y en a là encore tout un tas, mes préférés :



Gustav Klimt       Marie Henneberg  1901/2

Gustav Klimt      Hermine Gallia  1903/4









































On peut aussi admirer une tonne de dessins,  ce Klimt était vraiment une bête, bon, mais autre "bête" : Egon Schiele.
Je suis un peu gênée, avec Egon Schiele, certes, le trait est virtuose ( trop ? ), certes, reconnaissable immédiatement ( ça, c'est pratique pour briller en société ) mais est-ce que ce n'est pas uniquement un graphiste ( génial, sans aucun doute ) ?
Pour moi, ce n'est pas vraiment un peintre, mais bon, opinion personnelle....Et puis il y a chez lui un côté morbide qui me gêne beaucoup, sans compter sa propension à dessiner ses modèles dans des positions...hum, " intéressantes "!!
J'aime bien celui-là :




Egon Schiele

Egon Schiele     Edith en robe rayée  1915





















Un qui est un peintre, c'est Kokoschka, le dernier de la trilogie du Belvédère, ses effets de matières sont magnifiques ...mais ses sujets souvent un peu trop "cabossés" à mon goût.
Encore un qui n'avait pas le pinceau radieux !




Oscar Kokoschka        Les amants avec chat   1917


Il nous reste encore un peu de courage, nous entrons dans la somptueuse église Saint Charles Borromée ( Karlskirke) qui n'est pas loin, une des plus belles églises baroques de Vienne. En effet, c'est éblouissant ! Mais le plus extraordinaire, ( pour une fois, la restauration, je ne m'en plaindrai pas !) c'est qu'il y a un ascenseur qui vous emmène au sommet de la voute, au plus près  des fresques superbes...vertigineux ! J'imagine les peintres à l'époque ...sans ascenseur !



Johann Michael Rottmayr         photo Solvej

vertigineux...        photo Solvej






















Après cette expérience fascinante, encore un petit effort...le Wien Museum, un bâtiment peu avenant mais qui devrait nous éclairer sur l'histoire compliquée de la ville. En effet, depuis les origines, jusqu'à ...1936. Tiens, tiens, rien après ? Ben non, rien.
Mais encore beaucoup de tableaux intéressants, en plus du reste ( armes, meubles, costumes etc...) le magnifique portrait d' Emilie Flöge, qui ressemble tant à mon Eve





Gustav Klimt      Portrait d'Emilie Flöge   1902


et un délicieux tableau " de genre", qui nous " parle" énormément !


Josef Danhauser      L'enfant et son monde 1842
 

                                          Saturée !!! Et ce n'est QUE le premier jour....